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Le blog de songes-litteraires

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Un blog où je parle essentiellement de mes impressions littéraires...


Amour, Prozac et autres curiosités, Lucia Etxebarria

Publié par Songes-litteraires sur 6 Février 2009, 15:23pm

Catégories : #Littérature étrangère

Amour, Prozac et autres curiosités, de Lucia Etxebarria




Quatrième de couverture :

"Trois soeurs -sortes de Bronte d' Almodovar- carburent aux antidépresseurs. Cristina, la nympho " affamée de tendresse", croque les hommes et avale de l' ecstasy avec la boulimie du désespoir. Rosa, la directrice financière, ressemble aux personnages de Bret Easton Ellis : bardée de marques de luxe, le vice et la folie en moins. Ana, enfin, la mère de famille rangée, ne supporte son existence naphtalinée qu' en somnanbule de la vie, droguée aux somnifères. Pas de quoi se tordre de rire. Et pourtant. Dans un style où l' humour se déguste comme un sushi, cru et épicé, la signora Etxebarria, encensée par la critique hispanique, réalise une radioscopie sardoniquement pessimiste mais émouvante de la société de l' après-movida. On s' amuse comme dans un Dorothy Parker, on s' enthousiasme toujours de suivre les aventures de ce trio "brétéchien". Ca vous touche avec la justesse de banderilles plantées là où ça fait mal." Laurence Haloche, Madame Figaro

"En Espagne, Cristina, Rosa et Ana, les trois soeurs du roman de Lucia Etxebarria sont aussi célèbres que les héroines d' Almodovar.Leur histoire est drôle, déjantée, cinglante.A lire. Vite." Elle

Mon avis : 

L'  histoire est assez prévisible, la quatrième de couverture nous plante clairement le décor. Pas des plus gais.
3 êtres unis par les liens du sang, dérivent à  leur manière, sans destination précise. 3 êtres  perdus, égarés dans les méandres d' un monde qui les dépasse. 3 êtres qui ne s' accrochent à la vie qu' à travers un monde artificiel auxquel ils recourent comme une bouée de secours.
Les vies parallèles de ces soeurs vont bien au- delà de ce titre assez provocant et futil.  Au premier abord, ce n' est qu' un nouveau prétexte à mettre en avant le sexe, la débauche, la drogue, le mal être ambiant...  Un ensemble de sujets typiquement à la mode de nos jours...
Pourtant je n' ai pas trouvé celà totalement vide de sens, creux, car les regards que se portent les protagonistes sur elles- mêmes et sur leur entourage marquent bien une réfléxion profonde sur leurs douleurs, leurs souffrances respectives.
A certains moments, le langage et les scènes assez crues m' ont mise mal à l' aise, et m' ont fait sourire tout autant à d' autres moments. Je ne sais pas vraiment quoi en penser.  Je ne crois pas que le livre est pour prétention de refléter  le mal être d' une société en général, mais plutôt les drames que traversent malheureusement beaucoup de familles. Car toutes les familles traversent des drames un jour ou l' autre.
Et c' est bien là, le germe de leur désespoir. Une famille décomposée qui n' a pas su suffisamment les protéger, les bercer, les appuyer aux moments critiques de leur existence. L' absence d' un père, l' éloignement d' une mère.  C' est très réaliste comme constat, et c' est peut- être celà qui met finalement le plus mal à l' aise.
On accorde parfois peu d' importance à certains détails , mais on se rend compte des années plus tard qu' ils ont forgé notre personnalité, nous ont endurcis ou au contraire nous ont rendus plus vulnérables.  On se rend peut- être moins compte encore, que notre vie que nous croyons unique correpond à une somme de déterminismes qui en réalité laissent peu d' espace pour la spontanéité, la vie au jour le jour. C' est bien une dure réalité : nous sommes conditionnés par notre enfance, celà ne fait aucun doute; le déterminisme social existe bel et bien. Certes il existe des exceptions, mais ces trois soeurs n' ont pas échappé à la règle.
Je dirais même que leur lutte, c' est justement de déroger à cette règle, car elles se sont aperçues sur le tard, que leur destin n' a pas à être si linéaire, qu' il y a encore une place pour l' improvisation, pour retrouver un bonheur perdu et abolir certaines conventions.
On peut tomber très bas et toujours se relever. Tant qu' il y a de la vie il y a  de l' espoir, je pense que ce livre donne un grand message d' espoir pour des gens qui traversent des situations semblables. Je pense que L. Etxebarria retrancrit brillament les sentiments, les doutes, les questionnements avec beaucoup de justesse. Je n' irais pas jusqu' à dire  qu' on s' amuse, n' y s' enthousiasme comme le prétend la quatrième de couverture, car le sujet est bien plus sérieux qu' il ne parait.
 

 Celà étant la vulgarité de certaines scènes a bien sa place, à mon humble avis,  pour bien cerner les personnages et leur véritable état d' esprit. Parce que là  encore le monde qui nous entoure, nos habitudes, nos  manies, en disent parfois long sur notre personnalité. Ces trois soeurs je ne l' ai pas trouvées spécialement faibles, je trouve au contraire  que chacune à leur manière elles sont très fortes, et leur capacité de s' analyser soit même me parle vraiment. C' est ce que j' adore, observer, analyser, tirer mes conclusions sur les autres, sur moi avec une froideur imperméable à toute sentimentalité. Pas facile d' être sincère avec soi même, mettre au placard ses a priori, s' analyser soi- même froidement, les relations de cause à effet...

En conclusion je dirais que ce livre ne m' a pas emballée totalement, mais j' y est vu un peu la retranscription de métamorphoses d' un mariage avec une touche plus moderne, moins poétique; peut- être plus proche du "monde" actuel finalement.


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I
J'ai lu nouvelles sous ecstasy et j'ai adoré. Même si certains passages m'ont, en effet, mis mal à l'aise.
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E
Au moins, elle n'a pas cherché à embellir la réalité. Sa vulgarité n'est ni plus ni moins qu'une façon d'exprimer les malaises de la société.<br /> Cela ne m'a pas mis du tout mal à l'aise mais j'avais lu Nouvelles Sous Ecstasy de Frédéric Beigbeder....Ce qui explique peut-être pourquoi.<br /> <br /> Cosmofobia du même auteur est aussi très intéressant e, je crois, moins vulgaire.
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I
je n'ai pas été enthousiasmée du tout par cette lecture. J'hésite à lire d'autres livres de cette auteure.
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