Ecouter l'autre, tant de choses à dire, d'Alfred Vanesse

Ecouter l'autre, tant de choses à dire, d'Alfred Vanesse

Quatrième de couverture :

"Puis-je vous parler?..." "Vous avez un peu de temps?"...

Parler, se dire, est vital pour chacun. On ne se trouve vraiment qu'en parlant à un autre. Parler suppose donc d'être accueilli par quelqu'un qui se rend compte de ce qu'écouter veut dire. Ecouter, c'est se taire, ne pas juger, c'est accepter l'autre tel qu'il est, comme il est, différent de soi, sans pourtant se renier soi-même. C'est permettre à l'autre d'aller aussi loin qu'il veut, qu'il peut, dans l'expression de ce qu'il vit.

Intervenir? Oui, mais comment?

L'écoute ne s'improvise pas. Elle exige d'être réfléchie, travaillée, sans quoi l'autre très vite de parler retombe dans le silence.

L'écoute est sans prix pour celui qui la pratique comme pour celui qui en bénéficie. Elle ouvre sur une richesse autre, sur le plaisir de l'échange, de la rencontre.

Alfred Vanesse est docteur en psychologie et sciences de l'éducation, et psychothérapeute. Il forme et supervise, depuis près de 25 ans, de nombreuses personnes qui pratiquent l'écoute dans des services sociaux, médicaux et psychologiques, en Belgique, en France et dans plusieurs autres pays.

Mon avis :

Alfred Vanesse, propose à travers son court essai une réflexion sur les fonctions d'écoutant, en prenant comme point de départ l'action menée par ceux qui bénévolement répondent aux appels anonymes de personnes en grande détresse, au sein de centres d'écoute permanents.

La fonction d'écoutant suppose un certain recul sur soi (ses valeurs, son vécu, ses opinions personnelles, une tendance naturelle de prodiguer de bons conseils comme on serait tenté de le faire souvent si on n'y prend pas garde) et sur les autres.

L'appelant est avant tout une personne qui demande à parler, mais pour pouvoir trouver un écho dans cette demande encore faut-il qu'il ait en face quelqu'un qui sache l'écouter dans son entièreté. Les exemples sont nombreux : entre celui qui appelle compulsivement sans parler au départ, celui qui énonce vouloir mettre fin à ses jours, celui qui fait mine d'appeler pour un renseignement d'ordre général, celui qui exige expressément une solution à son problème, etc.

Repérer ce qui ne se dit pas encore, reformuler au besoin pour faire sentir à l'autre que sa parole a de la valeur, et que son propos même le plus décousu est entendu. L'aider à faire son propre chemin, à trouver ses propres questions et réponses, sans orienter son propos. Savoir accueillir dans l'instant présent la parole de l'Autre, nécessite de mettre son semblable à son niveau et ne pas s'enfermer dans un rôle de « sauveur » qui desservirait celui qui souffre. Voici les nombreuses thématiques effleurées que l'auteur partage avec nous, de façon simple et incarnée par sa propre expérience.

Cette sensibilité à l'autre nécessite toujours d'être creusée, approfondie, et s'illustre de façon générale dans toute relation d'aide. En ce sens, les travailleurs sociaux au sens large y trouveront de quoi alimenter leur propre pratique.