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Le blog de songes-litteraires

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Un blog où je parle essentiellement de mes impressions littéraires...


La chambre des officiers, Marc Dugain

Publié par Songes-litteraires sur 21 Octobre 2008, 22:23pm

Catégories : #Littérature française

La chambre des officiers, de Marc Dugain



Quatrième de couverture :

En 1914, tout sourit à Adrien, ingénieur officier. Mais, au début de la guerre, lors d' une reconnaissance sur les bords de la Meuse, un éclat d' obus le défigure. En un instant, il est devenu un monstre, une "gueule cassée".
Adrien ne connaitra ni l' horreur des tranchées ni la boue, ni le froid, la peur ou le rats. Transféré au Val-de-Grâce, il  rejoint une chambre réservée aux officiers. Une pièce sans miroir où l' on ne se voit que dans le regard des autres. Il y restera cinq ans.Cinq ans entre parenthèses. Cinq ans pour penser à l' avenir, à l' après- guerre, à Clémence qui l' a connu avec son visage d' ange. Cinq ans à nouer des amitiés déterminantes pour le reste de son existence...

" On n' oubliera pas le premier roman de Marc Dugain, qui a su rendre au visage d' Adrien, dans un style simple et sanglé, toute son humanité." Jérôme Garcin - "Le nouvel observateur"

Sur l' auteur :

Marc Dugain est financier. Il a passé son enfance dans le château des " Gueules cassées" où il accompagnait son grand-père. Leur histoire lui a inspiré ce premier roman couronné par le prix des Deux-Magots et le prix des Libraires. Il continue sa carrière d' écrivain avec sa Campagne anglaise.

Mon avis :

J' ai trouvé ce livre assez touchant. Néanmoins je reste un peu déçue, je m' attendais à quelque chose de plus, un récit plus consistant peut- être...
Le sujet est très intéressant, soit, mais je trouve que les premières pages sont survolées de façon trop superficielle, tout se passe très vite, en quelques pages le narrateur quitte sa ville natale pour la guerre, et plouf se retrouve déjà dans son hopital avec la tête défigurée. De plus les phrases du début sont assez longues, j' ai trouvé celà rébarbatif pour la compréhension.  L' histoire tourne principalement autour de ces cinq années où Adrien et ses compagnons vécurent leur vie en suspens. Le futur, à quoi bon y penser après tout, mieux vaut profiter de l' instant présent, que de s' entêter à croire qu' un avenir heureux est possible dans ces conditions.

 Plus on avance dans l' histoire, plus les personnages qui font le noyau du roman sont attachants de part leur humanité, en celà ils m' ont fait un peu penser aux personnages d' ensemble c' est tout, ils se redressent également par la théorie des dominos à l' envers... Adrien, Penanster, Weil et Marguerite, trois hommes et une femme, entre autres, qui ont payé de leur chair le  service rendu à la patrie...voilà un portrait caractéristique, réel, dur, poignant de ces milliers d' héros qui ne mourrurent pas sur le coup mais par petite dose, par fragments d' une vie abandonnée à la douleur, la pitié, la compassion, le mépris des autres... 
A quoi bon toutes ces luttes? A quoi bon toutes ces souffrances?
Des hommes qui croyaient que la guerre était finie à jamais, que leur tâche avait du moins servit à enrayer un conflit ultérieur...Et pourtant c' est en spectateurs impuissants qu' ils assistent à la montée d' une guerre surnoise : l' antisémitisme et ses conséquences dévastatrices, l' apogée d' une horreur dont ils avaient peine à imaginer pire que ce qu' ils supportèrent eux- mêmes.
Un livre intéressant qui apporte un autre regard sur les guerres en général après tout, puisque chacune comporte son lot de "victimes collatérales".
Ce livre m' a rappelé à l' occasion une peinture d' Otto Dix évoquée même dans le livre, que j' avais trouvée bizarre mais fascinante lorsque j' avais fait mon Tpe.


Citations :

"  Je suis réveillé quelques heures plus tard par une douleur si forte et si diffuse que je suis incapable d' en localiser l' origine précise. Mes pieds bougent. Les deux. Les mains aussi. Chacun de mes yeux perce la semi- obscurité. Je suis entier. Avec ma langue je fais le tour de ma bouche. En bas, elle vient s' appuyer sur les gencives de la mâchoire inférieure : les dents ont été pulvérisées. Les hauteurs, elles, s' annoncent comme un couloir sans fin; ma langue ne rencontre pas d' obstacle et, lorsqu' elle vient toucher les sinus, je décide d' interrompre cette première visite. C' est tout ce vide qui me fait souffrir."

"- Ceux d' entre nous qui ont survécu à leurs blessures savent qu' ils sont condamnés à un certain...réalisme. L' homme est fait de chair et de sang. Lorsque le sang coule et que les chairs ont été meurtries jusqu' à transformer notre être, il faut nous résigner à vivre de choses simples et éviter des élans qui nous ramènent toujours à ce que nous sommes devenus en réalité."
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